Novembre-Décembre 2013 - Interview Faverges

15 décembre 2013. Interview Faverges-numérique

Mon rendez-vous numérique avec Faverges se précise. Voici en avant-première l'affiche de la conférence et une interview  du conférencier par le service de communication de la Mairie !

Quel est votre jouet numérique préféré ? Mon smartphone ! C’est pour moi bien davantage qu’un jouet, c’est avant tout un instrument de connaissance : mon site préféré, après Google, c’est Wikipédia. Je m’y rends chaque fois que je veux découvrir une matière nouvelle ou contrôler un savoir incertain, autrement dit chaque fois que je me pose une question, c’est-à-dire tout le temps. Je suis un peu moins adepte des réseaux sociaux. Je les utilise principalement pour annoncer les nouveaux contenus postés sur mon site web. Je vous invite d’ailleurs à le visiter car tout n’y est pas aussi austère qu’on pourrait le craindre a priori !

Que pensez-vous de Faverges ? Faverges, c’est maintenant devenu chez moi. J’en suis très fier et très heureux ! La communauté restreinte d’une petite ville, même s’il faut un temps certain pour s’y intégrer, est bien plus chaleureuse que la foule anonyme d’une grande métropole. À Paris, où j’ai pourtant toujours vécu auparavant, je ne suis plus désormais que de passage… tout de même une à deux fois par mois, afin d’entretenir mes contacts professionnels ; car ce serait une illusion de croire que tout peut passer à travers le mail. Faverges est pour moi une localisation idéale, proche de tout : si l’on compte les distances en heures de déplacement, je suis à peu près équidistant du centre de Paris et du sommet de la Sambuy !

Dans votre parcours professionnel, quel est le poste qui vous a le plus marqué ? J’ai eu la chance, peut-être le discernement, de toujours exercer des fonctions qui me plaisaient, à la charnière entre la réflexion et l’action : enseignant-chercheur et responsable opérationnel, tour à tour un peu plus l’un que l’autre et vice-versa, mais sans cesse en appui sur ces deux piliers. En bref, les pieds un peu dans la boue et la tête un peu dans les nuages ! Notamment, mon dernier poste en tant membre du Collège de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, l’ARCEP, me permettait à la fois d’analyser le marché des télécoms et d’agir sur lui en prise directe.

Votre activité préférée à Faverges ? La marche ! Les bonnes idées me viennent très souvent en marchant. Même une toute petite balade, disons jusqu’au crêt du Chambellon, peut se montrer très propice à me clarifier l’esprit ! Alors, imaginez les livres que j’écris dans ma tête sur le sentier de la Tournette !

Aimeriez-vous être maire de Faverges ? J’adorerais, bien-sûr ! Mais je suis un peu moins certain d’avoir le dévouement, la disponibilité et la compétence nécessaires ; et c’est là une litote ! Alors, rassurez-vous, je ne briguerai pas cette haute et belle responsabilité !

Quel est votre magasin préféré à Faverges ? La maison de la presse ! Je m’y rends quotidiennement, y flâne souvent, y apprécie l’accueil enjoué. C’est un agréable moment de pause dans la journée. J’aime les livres, les journaux, la culture de l’écrit en général, toutes choses que le numérique peut certes utilement enrichir, mais non pas totalement remplacer.

Avez-vous des animaux de compagnie ? Qu’appréciez-vous chez eux ? Vous êtes très bien renseignés ! J’en possède un certain nombre, en effet… tous de la même espèce, féline, mais de races différentes. J’aime observer leur comportement. Ils forment une véritable société, avec ses us, ses coutumes, ses règles et ses rites. À tel point que, parfois, j’ai l’impression d’habiter chez eux. Mais ce n’est guère gênant, car j’ai l’impression qu’ils m’aiment plutôt bien.

Auriez-vous pu être ministre, comme votre père ? Pu, peut-être ! Mais encore eût-il fallu que je voulusse ! Or ce n’était pas ma voie. Je me sens mieux dans mon rôle et mes capacités en conseillant les puissants qu’en exerçant moi-même un pouvoir direct. Le monde est ainsi fort bien fait : les ministres ont besoin d’experts pour éclairer leurs décisions et, de mon côté, j’aime me placer au service des gouvernants, tentant de les guider dans la bonne direction et de prévenir quelques erreurs potentiellement dommageables pour l’économie et la société de notre pays. Donc, c’est très clair, maire ou ministre, non ! Mais conseiller et expert, oui ! L’économie numérique est à cet égard un chantier de très grande envergure, qui réclame un pilotage avisé.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? Je réfléchis et j’écris actuellement sur la thématique des villes du futur, ou smart cities. Il s’agit là d’un facteur clé du développement durable, où les technologies numériques jouent un rôle essentiel : d’une part, pour optimiser la gestion des différents réseaux et services urbains, en termes d’économies d’énergie ou de réduction des émissions carbonées ; d’autre part, pour mettre entre les mains des citoyens des nouveaux outils facilitateurs de la vie urbaine, en termes de consommation, d’éducation ou de santé. Parallèlement, dans un registre très différent, je mène une réflexion théorique, à la frontière entre l’économie et la psychologie, sur la perception que vous ou moi avons de l’écoulement du temps. Comme vous voyez, mes promenades intellectuelles sont assez variées !

Quel est le métier que vous n’auriez pas aimé faire ? Rien d’original : chirurgien, car la vue du sang me fait défaillir ! Mais c’est aussi le métier que j’aurais par-dessus tout aimé faire… si j’avais été moins poltron, évidemment.

Qu’êtes vous fier d’avoir transmis à vos enfants ? Ce qu’en tout cas j’aurais aimé leur transmettre, c’est la persévérance et le goût de l’aboutissement. Dans la vie, le plus important n’est pas d’être le premier, ni le plus rapide, c’est d’être celui qui n’abandonne jamais, qui contourne patiemment les difficultés, qui va jusqu’au bout du chemin qu’il s’est fixé. À les voir tous les quatre évoluer, il me semble qu’ils partagent avec moi cette valeur fondamentale et qu’ils s’efforcent, chacun pour son compte, d’en faire une vertu cardinale !

Votre film culte ? Puisqu’il faut n’en choisir qu’un, ce sera Matrix ! Je trouve géniale l’idée d’une inversion entre la réalité et la virtualité. Le monde dans lequel évoluent les personnages du film n’est qu’un jeu vidéo ; car, en chair et en os, ils sont à l’état de zombies végétatifs. Comme l'allégorie de la caverne de Platon, le film nous invite à ce questionnement philosophique : quelle est la vérité de l’existence, en arrière-plan des apparences manifestes ? Puissent les technologies numériques ne pas faire un jour de nous ces zombies de Matrix, devenus les esclaves de leurs avatars électroniques !

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